Qu’est-ce que l’endométriose ?

Maladie complexe, l’endométriose ne touche que les femmes car elle est liée à l’endomètre, tissu qui se trouve à l’intérieur de l’utérus et qui s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse lorsque les menstruations débutent. S’il n’y a pas de fécondation, l’endomètre se désagrège naturellement provoquant des saignements, ce sont les règles.

Au même moment, les cellules endométriales (qui composent l’endomètre) remontent dans l’abdomen en passant par les trompes. Ces cellules sont alors détruites par le système immunitaire. Dans le cas de l’endométriose, la réponse immunitaire n’est pas assez puissante et les cellules endométriales remontées, se greffent à d’autres tissus et organes.

Elles provoquent un ensemble de lésions, appelé nodule, qui risque de se transformer en kyste. Les organes génitaux sont les principaux touchés, mais les cellules s’attaquent à d’autres tissus, comme à l’appareil urinaire, à l’appareil digestif et même à l’appareil pulmonaire.

En cas de doutes, il est important de se tourner vers son médecin ou son gynécologue, qui va effectuer une première série de vérifications. Le diagnostic est assez long puisqu’entre les premiers symptômes et la confirmation de la maladie, il peut s’écouler jusqu’à 10 ans.

Maladie chronique, l’endométriose se divise sous plusieurs formes :

  • L’endométriose superficielle : les lésions liées à l’endométriose superficielle se situent au niveau du péritoine, fine membrane qui recouvre la cavité abdomino-pelvienne. L’évolution de ces lésions est incertaine et reste difficile à déterminer.
  • L’endométriose profonde : lorsque les lésions s’infiltrent à plus de 5mm dans les organes touchés, l’endométriose est « profonde ». Les lésions affectent les muscles des organes abdomino-pelviens, comme le vagin, la vessie ou le tube digestif. Si rien n’est fait, ces organes font face à des risques de dysfonctionnements et de complications.
  • L’endométriose digestive : forme fréquente, touchant environ 20% des femmes, l’endométriose digestive se caractérise par la présence de nodules dans le tube digestif ou les organes apparentés (rectum, colon).
  • Le kyste de l’ovaire : l’endométriose se manifeste aussi sous forme de kyste, en atteignant un, voire les deux ovaires. Grand de quelques millimètres à quelques centimètres à peine, le kyste provoque de vives douleurs et accentue les risques d’infertilité. En effet, il favorise les inflammations nocives ainsi que la toxicité oxydative, réduisant la qualité des ovocytes. Ces kystes sont en général liés à des endométrioses profondes.
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Endométriose et médecine classique

Les symptômes liés à l’endométriose sont multiples. Les règles peuvent être irrégulières, abondantes et douloureuses. Chez certaines femmes, des sensations de ballonnement au niveau du bas-ventre sont également ressenties. D’autres éprouvent des douleurs lors de leurs rapports sexuels. Enfin, dans certains cas plus extrêmes, l’endométriose est source d’infertilité.

La maladie nécessite une prise en charge clinique sur le long-terme. Les douleurs peuvent être traitées de plusieurs façons :

  • Par traitement non-spécifique : les femmes touchées sont traitées à base d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires, comme de l’acétaminophène (Tylenol) ou de l’aspirine et l’ibuprofène (Advil). Ces médicaments ont des effets secondaires indésirables, notamment au niveau gastro-intestinal.
  • Par traitement hormonal : les femmes atteintes d’endométriose peuvent se tourner vers des solutions hormonales, comme le « Danzol » ou des agonistes de la GnRH. Ces traitements hormonaux ont des effets secondaires tels que l’augmentation de la nervosité, prise de poids ou crises d’acné.
  • Par opération chirurgicale : solution radicale, la chirurgie permet d’enlever nodules, kystes voire même l’utérus. Cette mesure est souvent choisie en dernier recours lorsque la patiente ne réagit plus aux traitements médicaux et hormonaux prescrits, ou bien pour les cas extrêmes.

Comment se faire diagnostiquer ?

Afin de poser un diagnostic définitif, il faut réaliser un bilan complet intégrant examens gynécologiques et radiologiques. Certaines techniques ne nécessitent qu’une simple échographie, quand d’autres sont un peu plus intrusives :

  • Échographie endo-vaginale :elle offre une vue claire du col de l’utérus. Cette échographie est réalisée afin de déceler la présence de kystes ovariens. Une IRM peut ensuite être passée afin d’obtenir une image précise des tissus mous et confirmer les résultats de l’échographie.
  • L’hystérographie :en introduisant un petit liquide opaque dans le col de l’utérus, il est possible de déceler les malformations utérines que provoquent les kystes.
  • Échographie endoréctale : dans le cadre d’une endométriose profonde, une échographie pelvienne peut être réalisée. Celle-ci permet de définir si des lésions profondes touchent le rectum.
  • Cœlioscopie : technique chirurgicale, la cœlioscopie consiste à introduire une petite caméra par le nombril. Il s’agit de la technique de référence afin de poser un diagnostic complet concernant les différentes formes d’endométriose.
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Cannabis thérapeutique et endométriose

Le cannabis thérapeutique, contre les douleurs liées à l’endométriose

Comme vu plus haut, il n’existe que peu de façons de traiter efficacement l’endométriose et ses symptômes, et la chirurgie apparaît bien souvent comme l’ultime recours. Les douleurs sont bien réelles et l’endométriose cause de nombreux problèmes, complications au quotidien. Alors, existe-t-il une alternative naturelle aux traitements classiques ? Le cannabis thérapeutique s’impose comme une solution viable et offre de multiples intérêts pour les femmes atteintes d’endométriose.

Les inflammations et douleurs liées à l’endométriose, se déclarent après réaction de la terminaison nerveuse connectée à l’organe impacté par les lésions endométriales. Les cannabinoïdes ont justement un impact sur les douleurs neuropathiques aigües ou chroniques

Une étude menée aux USA sur 2.000 sujets atteints du VIH, a permis de démontrer que la consommation de cannabis thérapeutique, réduisait de plus de 30% les douleurs causées par la maladie.

De même, un essai mené en 2013, approuvé par la FDA américaine (Food and Drug administration), a démontré que de petites doses de THC vaporisées, à hauteur de 1.29%, ont permis d’améliorer les ressentis faces aux douleurs et inflammations chroniques, à hauteur de 30%.

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Les cannabinoïdes réduisent également la transmission des messages liés à la douleur, en activant certains récepteurs de glycine, neurotransmetteur calmant. Une action qui a un effet inhibant sur le message envoyé au cerveau. De même, le CBD seul, agit sur les récepteurs CB2, directement liés aux inflammations et aux douleurs

En les activant ou désactivant, il permet de mieux contrôler le message de douleur. Il existe de nombreux pays dans le monde ou l’on distribue du cannabis thérapeutique pour les règles douloureuses et autres douleurs liées à l’endométriose (Israël, Californie, Australie…).

En Australie, une étude menée par les docteurs Justin Sinclair et Mike Armour en 2019, démontre que sur un panel de 484 femmes, une sur 10 consomme du cannabis thérapeutique afin de soulager ses douleurs liées à l’endométriose. De toutes les méthodes alternatives à la médecine classique utilisées (yoga, chaleur etc…), le cannabis est considéré comme étant la plus efficace.

Le cannabis, inhibiteur de la multiplication et migration des cellules endométriales

Les cannabinoïdes favorisent la lutte contre l’un des principaux facteurs de l’endométriose, la multiplication des cellules endométriales. En inhibant la multiplication et la migration des cellules endométriales, à l’origine de la maladie, les cannabinoïdes limitent l’impact des lésions sur les organes. 

Une étude préclinique, menée par le docteur Rafael Maldonado, professeur à l’université Pompeu Fabra de Barcelone, confirme ce constat. 28 jours durant, les rongeurs ont été traités avec des doses de 2mg/kg de THC.

Avec un effet presque immédiat, le traitement à base de tétrahydrocannabinol (THC) a permis de soulager les douleurs des souris, au niveau de l’abdomen.

En analysant l’endomètre des rongeurs, les chercheurs ont également découvert qu’elles présentaient des signes plus faibles de croissance de cellules endométriales au niveau des organes touchés, preuve que les cellules ne se sont pas déplacées.

Si de plus amples études doivent être menées sur le sujet, notamment sur des femmes, les cannabinoïdes permettraient donc d’inhiber les facteurs de surmultiplication et de migration des cellules responsables de l’endométriose.

Le cannabis, inhibiteur de la vascularisation

Afin de croître et de se développer, les lésions endométriales doivent s’approvisionner. Pour cela, elles créent et développent leur propre réseau de vaisseaux sanguins, dans un tissu qui n’en contenait pas, ou très peu. Ce processus est appelé la vascularisation. L’apport de ces vaisseaux sanguins permet aux lésions de croître et de devenir plus grosses et plus douloureuses par la même occasion. 

Des chercheurs ont découvert que les cannabinoïdes pourraient inhiber ce processus de vascularisation et dès lors, réduire l’intensité et la gravité des lésions endométriales. De plus amples études doivent être menées dans ce sens, afin de confirmer le rôle du cannabis sur l’inhibition de la vascularisation au niveau de l’endomètre

CBD et endométriose

Le CBD et son rôle anti-inflammatoire

Comme expliqué ci-dessus, s’il n’existe aucun traitement, les médecins prescrivent des antalgiques ou des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène ou des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, comme le prednisone. Ces médicaments agissent sur l’inflammation, en s’attaquant à certaines enzymes qui en sont responsables.

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Dans le cadre de l’endométriose, la réponse immunitaire est bancale. L’organisme ne reconnaît pas et n’agit pas suffisamment contre les lésions responsables de l’endométriose. Celles-ci vont alors proliférer. Le Cannabidiol (CBD), en revanche, renforce la réponse auto-immune, et permet de lutter contre les inflammations tout en ne présentant que de rares effets secondaires.

Le cannabidiol (CBD) agit sur le système endocannabinoïde, qui agit à son tour sur un ensemble de fonctions biologiques essentielle, comme le stress, le sommeil, et dans notre cas précis, sur les douleurs et les inflammationsPlusieurs études démontrent les propriétés anti-inflammatoires du CBD en expliquant que le CBD inhibe la production de cytokine, protéine impliquée dans les inflammations. En d’autres termes, le CBD agit sur les récepteurs CB2, qui ralentissent la libération de cytokines dans l’organisme, réduisant ainsi l’inflammation et ainsi indirectement les sensations de douleurs.

Pour conclure, sur le cannabis, CBD et endométriose

L’endométriose se caractérise par la remontée de cellules endométriales dans l’organisme, créant des lésions, douleurs chroniques et complications, voire infertilité. À ce jour, il n’existe pas de remède. De fait, de nombreuses femmes se tournent vers une alternative à la médecine classique.
En agissant de manière ciblée, les cannabinoïdes, THC et CBD notamment, offrent une alternative crédible, mise en place dans les pays ou le cannabis médical est autorisé, en réduisant les inflammations et les sensations de douleur

En outre, les cannabinoïdes duisent la multiplication ainsi que la prolifération des cellules endométriales, responsable des lésions. Enfin, selon les études citées, les cannabinoïdes inhibent la vascularisation, et de ce fait la croissance des lésions endométriales. Bien qu’en France on ne puisse lui prêter aucune propriété thérapeutique, le CBD peut être un complément intéressant à un traitement classique dans la gestion des inflammations. Nous vous conseillons d’en discuter avec votre médecin par sécurité pour prévenir tout risque d’interaction médicamenteuse avec un autre traitement. 

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Article rédigé par la Team Cbdissimo, toujours à l’écoute des dernières avancées sur le cannabis médical et ses applications.

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