La pression artérielle, qu’est-ce que c’est ?
La pression artérielle ou tension artérielle désigne la force ou pression qu’exerce le sang sur la paroi des artères. La circulation du sang est possible grâce à l’action du cœur. Quand le cœur se contracte, il agit comme une pompe, il propulse le sang dans les artères. C’est ce que l’on appelle la tension systolique. Quand le cœur se relâche et qu’il se remplit, il s’agit de la tension diastolique. Ces deux tensions sont deux valeurs essentielles pour mesurer la pression artérielle. Ainsi, la valeur systolique représente la pression maximale du sang et la valeur diastolique correspond à la pression minimale du sang.
Cette pression ou tension artérielle est mesurée en centimètre de mercure (cmHg) ou en millimètre de mercure (mmHg). Prendre la tension signifie donc de prendre en compte la valeur systolique et diastolique. Si l’un des deux chiffres est trop élevé, on parle d’hypertension, si l’un des deux chiffres est faible, on parle alors d’hypotension.
Les chiffres : interprétation
Comme souvent si les chiffres offrent un critère objectif, leur interprétation peut être sujette à polémique. Depuis plus de 50 ans l’interprétation a évolué. Ainsi jusqu’aux années 70, il était convenu que l’hypertension était de l’ordre de 16 cmHg pour la pression systolique et de 10 cmHg pour la pression diastolique.
En raison de nombreux désaccords, l’OMS fixa que l’hypertension commençait à 14 pour la pression systolique et 9 pour la diastolique (14/9) pour tous les âges. Cependant, si le consensus sembla au premier abord calmer les polémiques, on se rendit compte que ces chiffres étaient sans doute trop élevés en raison du symptôme de la blouse blanche ou de l’hypertension de la blouse blanche.
De fait, la tension qui est mesurée en milieu hospitalier ou dans un cabinet semble dépasser d’une à trois unités la tension mesurée à la maison. L’Hôpital créerait un stress suffisant pour augmenter la pression. Du coup, il est de plus en plus souvent demandé aux personnes sujettes à des hypo ou hypertension de prendre leur tension chez eux. La mesure générale acceptée est toujours 14/9.
Il faut noter cependant que la tension artérielle n’est pas constante, elle varie tout le long de la journée selon les activités. Elle évolue surtout avec l’âge et l’hygiène de vie. Ces deux derniers facteurs sont déterminants dans l’arrivée et dans le développement des problématiques relatives aux tensions artérielles.
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est une maladie extrêmement fréquente. Elle touche énormément de personnes, c’est une manifestation qu’il faut prendre très au sérieux en raison de ses complications.
Définition
On estime qu’un sujet est hypertendu s’il a de manière permanente des valeurs de pression artérielles au repos au-delà de 140 mmHg ou au-delà de 90 mmHg (14-9 en cmHg). Ces mesures concernent tous les âges après 18 ans.
L’hypertension artérielle se définit donc comme un excès de pression dans les artères. Cette augmentation de la pression a pour conséquence de modifier la morphologie des artères. Peu à peu, avec le temps, elles vont s’épaissir, se rigidifier et vont avoir tendance à se dilater. Cet épaississement et cette rigidité en réponse à l’élévation chronique de la pression dans les artères va conduire à la détérioration de l’irrigation générale du corps et va toucher certains organes plus rapidement.
Les différentes formes d’hypertension artérielle et les symptômes
Dans la très grande majorité des cas, l’hypertension est la conséquence du vieillissement, de règles d’hygiène de vie défaillante ou encore héréditaire.
Dans une minorité de cas, il existe des formes d’hypertensions artérielles dites secondaires qui sont des formes dues à des excès d’hormones (glandes surrénales) ou encore des maladies rénales.
L’hypertension artérielle est le facteur de risque le plus fréquent pour les maladies cardiovasculaires. L’hypertension n’est pas une maladie en soi, mais va favoriser la survenue de complications graves et fréquentes que sont les AVC, infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale, la démence.
Les symptômes sont peu visibles et bien souvent indolores (asymptomatiques), d’où la difficulté d’identifier une hypertension. Cependant, on peut noter quelques manifestations révélatrices d’hypertension :
- Maux de tête (surtout à la nuque),
- Bourdonnements d’oreilles,
- Mouches devant les yeux,
- Saignements de nez,
- Vertiges,
- Essoufflements à l’effort voire palpitations à l’effort
Ces symptômes doivent être pris en considération et doivent orienter vers la détection de chiffres tensionnels élevés au repos.
Si l’hypertension n’est pas prise en charge, un éventail de complications peut alors surgir :
- Troubles neurologiques tels que maladresse d’un bras d’une manière transitoire, la perte de la vision d’un œil transitoire ou l’incapacité d’articuler de manière transitoire
- Douleurs dans la poitrine qui doivent indiquer une insuffisance coronarienne,
- Crampes dans les mollets lors de marche,
- Maladies rénales.
Hypertension : prise en charge classique
Pour prévenir d’une hypertension, des règles basiques d’hygiène de vie doivent être adoptées.
Ainsi, l’alimentation joue un rôle clé. Il est préférable d’avoir une alimentation riche en fruits et légumes mais pauvres en fer. De même, il est recommandé de diminuer les apports en sel, en matière grasse. Le but est d’éviter la prise de poids avec le temps.
Pour cela, il est aussi très important de faire une activité physique. Cela permet également de conserver son poids de forme le plus longtemps possible.
A cela s’ajoute la nécessité de diminuer la consommation d’alcool et d’arrêter de fumer.
L’autre facteur d’hypertension peut être la conséquence d’une activité ou d’un épisode de vie stressant. Un cadre ou une période anxiogène favorise l’hypertension. Il faut alors trouver une solution pour accompagner au mieux cet épisode.
Hypertension : les traitements médicamenteux
Le niveau de preuve de l’efficacité des médicaments en prévention est extrêmement élevé. Il y a 16 classes pharmacologiques d’antihypertenseurs. Tous ont comme fonction principale de faire baisser la pression artérielle.
La seule difficulté de traitement hypertenseur est que l’on ne sait jamais à l’avance quelles sont les molécules qui vont être à la fois efficaces et bien tolérées.
Dans la première phase de traitement, il est alors nécessaire de trouver la bonne molécule et la bonne combinaison thérapeutique.
Cette étape peut prendre du temps (plusieurs semaines). En effet, le but est de viser une tolérance correcte du patient et une efficacité sur la baisse de la pression
artérielle. Le bénéfice n’est pas visible à court terme.
Hypotension
L’hypotension correspond à une baisse significative de la pression artérielle. La quantité de sang allant dans les différentes parties du corps décroit et provoque chez la personne : vertige, syncopes, asthénie, voile noir devant les yeux, palpitations et malaise au passage en position debout ou après un repas. De fait, l’hypotension altère la qualité de vie notamment en faisant courir le risque de chute.
Cependant, si nombre de symptômes peuvent être manifestes, ils peuvent être confondus avec d’autres problématiques. A cet écueil de diagnostic s’ajoute le fait que certains patients peuvent être peu ou pas symptomatiques rendant la détection très difficile. De fait, cela conduit à un nombre conséquent d’hypotension sous-diagnostiquée.
Enfin l’autre écueil concerne la définition même de l’hypotension. Il n’y a pas de définition précise de l’hypotension artérielle. En effet, certaines personnes ont des tensions très basses et n’ont aucun désagrément.
Cependant, pour faire consensus, on considère généralement qu’il y a hypotension quand la tension est inférieure à 90/60.
A cela s’ajoute également, un autre type d’hypotension : l’hypotension orthostatique. Il s’agit d’une baisse de tension brutale qui se déroule lorsqu’une personne se met rapidement debout. Si cette chute correspond à une baisse de 20 mmHg de la pression systolique (1er chiffre) et de 10 mmHg de la pression diastolique (2ème chiffre), on parle alors d’hypotension orthostatique.
Les causes de l’hypotension
La corrélation entre hypotension et la prise de certains médicaments est élevée. Ainsi la prise d’hypertenseur, de diurétiques, d’antidépresseurs, de neuroleptique, etc. peuvent favoriser des baisses significatives de la pression artérielle.
Des maladies peuvent également favoriser la survenue de l’hypotension : le diabète, la maladie de Parkinson, les maladies des reins ou maladies cardio-vasculaires, etc. De même la dénutrition ou une forte déshydratation peuvent déclencher des hypotensions. La perte de sang rapide est aussi un évènement déclencheur d’hypotension.
La prise en charge de l’hypotension
Pour améliorer une hypotension, il est nécessaire de rechercher les éléments déclencheurs. Généralement, une attention particulière va être donnée aux prises de médicament pour éliminer et substituer les molécules en cause. Une vigilance est également mise en place concernant le comportement et les habitudes : comment s’effectue le lever ? Quelles sont les habitudes alimentaires ?
En règle générale, il est demandé de diminuer la consommation d’alcool et d’augmenter la consommation d’eau, de limiter les expositions à la chaleur, de changer certaines habitudes (vitesse du lever) et de porter des bas de contention afin d’augmenter le retour veineux.
La prise en charge médicamenteuse
Si pour le traitement de l’hypertension le niveau de preuve de l’efficacité des médicaments en prévention est extrêmement élevé, ce n’est pas du tout le cas pour l’hypotension. Les médicaments généralement prescrits ont une faible efficacité.
Cependant, pour certains patients il est prescrit du chlorhydrate de midodrine qui est vasopresseur anti hypotensif. Cette médication est peu fréquente.
De fait, il est surtout recommandé de prendre des mesures hygiéno-diététiques pour contrôler l’hypotension.
Le CBD et hypertension arterielle, quels mécanismes ?
Les questions relatives à la prise en charge des hypo et hypertensions sont nombreuses et portent souvent à des débats d’interprétation. Cependant, la communauté scientifique montre une vraie préoccupation à la prise en charge de cette maladie silencieuse et de plus en plus généralisée.
De nouvelles pistes thérapeutiques sont recherchées tout comme des compléments pour améliorer les conditions de vie des patients atteints par des problèmes de tensions artérielles. Le CBD (cannabidiol) est depuis peu, une nouvelle piste qui intéresse de plus en plus de nombreuses recherches internationales. Le CBD offre une alternative et dessine, sans aucun doute, de nouvelles portes thérapeutiques qui peu à peu s’ouvrent.
CBD et système cardiovasculaire
Les études se multiplient sur les effets thérapeutiques du CBD. Un certain nombre d’entre-elles ont analysé les possibilités qu’offraient le CBD sur le système cardiovasculaire. Il s’avère que CBD a une action concrète sur les artères grâce à ses vertus vasorelaxantes.
Ainsi, une étude (1) portant sur le système cardiovasculaire et son interaction avec le cannabidiol a pu prouver que le CBD protège contre les dommages vasculaires causés par un environnement riche en glucose. Mais également que le CBD permet de diminuer l’inflammation ou l’induction du diabète de type 2. De fait, cette étude permet de soutenir que le CBD a un rôle positif dans le système cardiovasculaire et dans le système vasculaire périphérique et cérébral.
CBD et élasticité artérielle
Une autre recherche sur les rats (2) a permis de corroborer l’étude précédente. Elle a pu noter de manière significative l’apport du CBD dans l’amélioration de la capacité des artères à se détendre grâce à une production accrue de produits dérivés du vasodilatateur COX 1/2 agissant sur les récepteurs EP4. Cela signifie que le CBD permet de redonner une élasticité aux artères permettant une meilleure circulation sanguine et baisse, de facto, la pression artérielle.
Ainsi, la capacité de vasorelaxation du CBD a pu être mesuré chez l’homme (3), notamment sur l’artère mésentérique. Cette artère qui prend naissance au niveau de la face antérieure de l’aorte abdominale, juste en dessous de l’origine du tronc cœliaque joue un rôle majeur et son occlusion, même partielle, peut conduire à un infarctus intestinal.
Or, on a pu constater que le CBD a permis une vasorelaxation des artères mésentériques humaines avec un Rmax de ∼ 40%. Cela signifie, que l’artère a gagné en homogénéisation, puisque l’écart entre le pic le plus élevé et le creux le plus bas sur la longueur analysée s’est réduit d’environ 40%. L’artère a donc retrouvé en partie sa forme initiale.
CBD et rétention d’eau
Si l’interprétation des chiffres des tensiomètres sont l’enjeu de nombreux débats, un autre élément est aussi un objet polémique : le sel. Il n’est pas rare de trouver parmi les principaux conseils d’hygiène de vie pour prévenir l’hypertension, une diminution voire un arrêt total de la consommation de sel.
De fait, l’excès de sel favorise la rétention d’eau. Or cette rétention provoque à son tour une augmentation de la volémie (volume de sang circulant dans le corps) qui a pour conséquence d’augmenter le débit sanguin et rénal. Du coup, la pression artérielle augmente à son tour.
Or le CBD favorise l’afflux de potassium dans les cellules (3). Le potassium et le sodium ont un rôle complémentaire pour l’équilibre hydrique et électrolytique du corps. Le potassium agît en opposition au sodium et c’est l’équilibre des deux qui permet une homéostasie.
De fait, le potassium permet de réduire la rétention d’eau et favorise de facto à réduire la pression artérielle. Le CBD agit donc comme un stimulant permettant d’augmenter le potassium et d’agir indirectement sur l’hypertension.
CBD et hypotension
Différents cas ont été rapportés dans plusieurs revues médicales concernant la relation entre CBD et hypotension (4). S’il ressort des avantages certains du CBD sur l’hypertension, rien ne permet de souligner un apport bénéfique pour le traitement de l’hypotension. Les recherches actuelles tendent même à montrer les effets déstabilisant du CBD pour les patients souffrants d’hypotension. La lecture de ces différentes recherches suggère donc qu’il est préférable de ne pas prendre de CBD en cas d’hypotension.
ATTENTION : Si vous souffrez d’un problème de tension artérielle et que vous souhaitez essayer les huiles CBD, nous vous conseillons de demander l’avis de votre médecin au préalable, et de bien faire attention aux possibles interactions médicamenteuses avec le CBD, notamment avec les hypotenseurs.
Pour conclure sur le CBD et l’hypertension / hypotension
Le nombre de personnes concernées par l’hypertension ne cesse de croître. Le vieillissement de la population, l’hygiène de vie dégradée, le cadre de vie stressant, etc. favorisent pleinement le terrain de l’hypertension. Si le traitement de l’hypertension est considéré comme performant, il n’empêche que la recherche se tourne de plus en plus vers de nouvelles pistes pour améliorer la prise en charge des patients. Le CBD s’avère être une piste prometteuse car il agit à plusieurs niveaux sur des éléments qui peuvent participer pleinement à une régulation de la tension.
Si vous êtes intéressé(e) par le CBD pour des problèmes d’hypertension, nous vous invitons, à en parler, au préalable, à votre médecin traitant et à bien prendre connaissance des possibles interactions médicamenteuses si vous suivez un traitement. Il est également important de s’assurer de ne pas avoir d’allergie ou de réactions indésirables au CBD.
Sources :
1. Stanley, C. P., Hind, W. H., & O’Sullivan, S. E. (2013). Is the cardiovascular system a therapeutic target for cannabidiol? Br J Clin Pharmacol, 75(2), 313-322. doi:10.1111/j.1365-2125.2012.04351.x
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22670794/
2. Cannabidiol Improves Vasorelaxation in Zucker Diabetic Fatty Rats through Cyclooxygenase Activation. September 2014Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics 351(2). DOI: 10.1124/jpet.114.217125
https://www.researchgate.net/publication/265555926
3. Stanley, C. P., Hind, W. H., Tufarelli, C., & O’Sullivan, S. E. (2015). Cannabidiol causes endothelium-dependent vasorelaxation of human mesenteric arteries via CB1 activation. Cardiovasc Res, 107(4), 568-578. doi:10.1093/cvr/cvv179
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26092099/
4. Hypotension associated with ingestion of cannabinoids in two children with cancer. Amanda M. Li, MD MSc and S. Rod Rassekh, MD MHSc
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4868608/