L’Ostéoporose, qu’est-ce que c’est ?
L’ostéoporose est un nom scientifique qu’on peut vulgairement traduire par la maladie des os poreux.
Les personnes touchées ont généralement plus de 60 ans, les femmes sont plus touchées que les hommes en moyenne et on retrouve des facteurs à risque comme le poids, la ménopause, le tabagisme et d’autres traitements médicamenteux lourds.
L‘ostéoporose est une déficience de régénération des tissus osseux ; notre organisme régénère sans cesse les cellules de notre corps, elles suivent un cycle de vie programmée, or la déficience de régénération osseuse causée par l’ostéoporose va déséquilibrer ce cycle, les cellules mortes ne sont plus remplacées. La masse osseuse est alors diminuée et l’os est donc plus vulnérable aux fractures.
Ce symptôme direct de l’ostéoporose reste souvent inconnu jusqu’à la fracture d’un os et son diagnostic. Bien que l’ensemble des os soient touchés, les fractures les plus fréquentes se retrouvent au niveau des articulations comme le poignet, le col du fémur.
Les fractures se consolident mal, présentent parfois des complications, trainent et causent bien souvent en définitive des douleurs chroniques chez le patient.
Ostéoporose, quels sont les traitements classiques ?
Il n’existe pas de remède à l’ostéoporose, les traitements traditionnels incluent un apport de calcium et de vitamine D, de l’exercice, et des traitements contre l’ostéoporose notamment une certaine classe de médicaments appellés bisphosphonates.
Les bisphosphonates sont utilisés principalement dans le traitement de l’ostéoporose, des hypercalcémies (par exemple dans certains cancers avec des métastases osseuses), de la maladie de Paget. Ils agissent en inhibant la résorption osseuse et l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins). Ils sont même prescrits en prévention de l’ostéoporose.
Cette classe de médicaments, dont on retrouve Bonviva, Fosamax, Actonel, Zometa a pourtant fait l’objet d’une alerte en Janvier 2018 aux USA par la FDA (Food and Drug Administration). Cette alerte met en garde contre des effets secondaires comme des troubles du rythme cardiaque, des troubles digestifs, irritation dans l’œsophage et des douleurs musculaires très fortes qui pour certains ne s’arrêtent pas avec l’arrêt du traitement.
Système endocannabinoïde et métabolisme osseux.
Le système endocannabinoïde consiste en un ensemble de neurotransmetteurs et neurorécepteurs présents dans le système nerveux chez les mammifères, et joue un rôle essentiel mais encore mal compris dans des processus physiologiques essentiels. Les deux principaux récepteurs qui vont traiter les messages chimiques des cannabinoïdes sont appelés CB1 et CB2.
Le système endocannabinoïde joue un rôle dans le métabolisme osseux, que ce soit dans la phase de réparation, la formation du cal mou, la formation du cal dur ou enfin le remodelage osseux comme en attestent plusieurs résultats d’études précliniques que nous allons développer ci-dessous. En revanche, les mécanismes précis et le rôle distinct de chaque cannabinoïde dans ces mécanismes restent à élucider.
Que révèlent les études sur le CBD et les os ?
L’étude la plus remarquable est celle des universités de Tel-Aviv et Jérusalem en Israël, en 2015, où une administration de Cannabidiol (CBD) prolongée sur 8 semaines a été faite sur un lot de rats présentant des fractures fémorales (réalisées sous anesthésie).
Dans les mêmes conditions, un deuxième lot de rats reçoit cette fois ci un mélange de CBD et THC. Enfin, un dernier groupe de rats ne reçoit pas de cannabinoïdes du tout mais un placebo.
En comparant les observations entre les groupes et en mesurant la densité osseuse obtenue chez les spécimens après 8 semaines, les conclusions indiquent que le CBD favorise incontestablement la reconstruction osseuse. Il est noté une accélération du processus de réparation, et une “qualité du tissu osseux” bien supérieure aux autres groupes après 8 semaines, la consolidation du cal osseux est supérieure de 25% à 50% selon les spécimens.
En revanche, aucune amélioration ou accélération de guérison notable pour le groupe de rats ayant reçu le mélange CBD-THC. Les scientifiques pensent que l’action bénéfique du CBD dans le processus de formation du cal mou et du cal osseux réside dans l’interaction entre récepteurs CB1 et collagène.
Une autre étude publié en 2011 dans le British Journal of Pharmacology, se penche sur la relation entre Amides d’Acides Gras (AAG), récepteurs CB1 et CB2 et ostéoblastes dans le métabolisme osseux. Cette étude démontre une implication des Amides d’Acides Gras (AAG) dans l’activation des récepteurs CB1 et CB2. Les chercheurs expliquent qu’une fois activés, les récepteurs vont avoir une action inhibitrice ciblée sur une enzyme responsable de la destruction des ostéoblastes. En clair, le CBD déclenche, à travers les AAG et récepteurs CB1- CB2 une action anti-destruction ciblée qui protège les cellules osseuses nouvellement formées.
Cette découverte ouvre la voie a de nouvelles pistes thérapeuthiques pour l’ostéoporose mais aussi pour l’ensemble des maladies osseuses, les scientifiques précisent que cette stratégie thérapeutique inhibitrice est envisageable à condition d’identifier plus en détails les profils des AAG et les cannabinoïdes ou combinaisons de cannabinoides avec le plus grand intérêt thérapeutique.
Deux autres études publiées en 2009 relevaient déjà alors l’action des récepteurs CB1 et CB2 dans le métabolisme osseux. L’université d’Edimbourg en Ecosse observe que non seulement le CB1 régule la quantité de matière osseuse qui se décompose mais contrôlerait aussi la quantité de graisse accumulée à l’intérieur de la moelle osseuse. Les chercheurs concluent après leurs observations que le rôle physiologique principal des récepteurs CB2 est lié au maintien de l’équilibre du remodelage osseux, ce qui protège le squelette contre la perte osseuse liée au vieillissement.
Ostéoporose et CBD, ce qu’il faut retenir.
L‘ostéoporose est une maladie sourde que l’on met au jour lorsqu’il y a fracture. Elle touche chaque année une part grandissante de la population et les complications liées à une fracture chez des personnes âgées peuvent très vite devenir incapacitantes et entraîner une dégradation rapide de l’état de santé physique et moral. Il est donc important de prévenir la maladie et de tout faire pour garder des os forts. Il n’y a pas de remèdes, et les traitements actuels basés sur la prescription de bisphosphonates présentent des effets secondaires très contraignants.
Or, il apparaît clair d’après les études citées plus haut que le système endocannabinoïde a une place importante dans le métabolisme osseux, notamment dans le système de régénération des cellules et stockage de graisse dans la moelle osseuse. A l’heure actuelle, des études cliniques sont en cours tant le potentiel thérapeutique des cannabinoïdes sur les maladies osseuses comme l’ostéoporose est important. Bien qu’il soit encore trop tôt pour parler de traitement ou de prévention à une maladie osseuse, les cannabinoïdes, et les mécanismes qu’ils déclenchent ouvrent de potentielles avancées thérapeutiques. En attendant, si vous envisagez de prendre du CBD dans le cadre d’une ostéoporose, nous vous recommandons d’en parler à votre médecin préalablement ou de vous orienter vers un professionnel des cannabinoïdes.
Attention ! Bien que les recherches initiales menées sur les effets du CBD sont encourageantes, le nombre d’études, à ce jour, reste insuffisant, et l’efficacité du CBD n’est pas cliniquement prouvée.