Comment et pourquoi se déclare la schizophrénie ?

Définition de la schizophrénie

Le cerveau humain est composé de centaines de milliards de neurones, qui s’échangent des informations constamment à travers les synapses. Ces connexions évoluent et modulent leur activité dans le temps. Il s’agit du phénomène de plasticité cérébrale.

Elles sont à la base du bon fonctionnement de certaines fonctions cognitives, comme la mémoire, les facultés à retenir et apprendre. En cas de dysfonctionnement des synapses, notamment dans les zones du striatum, du système nerveux central ou du lobe temporaldes troubles psychiatriques sont amenés à se développer, dont la schizophrénie.

Maladie difficile à diagnostiquer, elle se déclare le plus souvent à l’adolescence. Les troubles du comportement précoces qu’elle engendre, comme l’absence de motivationla perte d’énergie, l’asociabilité, passent souvent inaperçus, noyés dans la crise d’adolescence. Évolutive, la schizophrénie peut provoquer des bouffées délirantes. La première crise nécessite bien souvent une hospitalisation et psychiatres, psychologues et autres généralistes, pourront alors poser le diagnostic.

Symptômes de la schizophrénie

Les symptômes de la schizophrénie se divisent en deux catégories : les symptômes positifs et les symptômes négatifs.

Les symptômes positifs sont liés au dysfonctionnement des fonctions mentales habituelles, comme la perception de la réalité. Ces symptômes se manifestent au cours de phases aiguës de la maladie et poussent la personne souffrante à avoir un comportement incompréhensible aux yeux de ses interlocuteurs. Ces symptômes positifs sont :

  • Les hallucinations le malade entend, perçoit des sensations et voit des choses qui n’existent que pour lui. Ces hallucinations sont diverses et se développent sous forme auditive, visuelle ou olfactive. 
  • Les bouffées délirantes : les bouffées délirantes s’articulent autour de la mégalomanie ou la persécution. La personne atteinte a l’impression d’être observée, espionnée. Ces crises surgissent à n’importe quel moment et sont difficiles à prévoir.
  • Les troubles de la pensée : ces troubles se manifestent par des gestes impulsifs, des séries de grimaces, des rires nerveux ou bien encore des raisonnements incohérents. L’esprit est embrumé et les pensées s’emmêlent.
  • Les troubles cognitifs : en elle-même, l’intelligence n’est pas impactée, mais la mémoire (épisodique et sémantique) est altérée. Les capacités à se concentrer et rester attentif sur une période donnée sont concernées.
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Les symptômes négatifs, quant à eux, affectent la sociabilité. Apathie et retrait social, la sociabilité est mise à mal au point de constituer un frein dans la vie sociale du malade mais également celle de ses proches. Parmi ces derniers, sont recensés : 

  • La démotivation : manque d’énergie, perte de prise d’initiative, fatigue chronique
  • Apathie et retrait social : l’absence d’énergie et l’ensemble des symptômes observés dégrade la vie sociale du malade. Donnant une image apathique, négligée, la personne malade s’enfonce et s’isole socialement. 
  • Dépersonnalisation : Perte de repères, peur de se perdre, certains malades ont même l’impression que leur corps se dissocie de leur propre personne.

A noter aussi que certaines déviances sont fréquemment observées chez les personnes schizophrènes : toxicomaniealcoolismecomportement suicidaire, les traitements classiques permettent de contenir l’impact négatif des troubles schizophrènes les plus dangereux.

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Schizophrénie : les traitements classiques

La Schizophrénie est une maladie évolutive. Dans un premier temps, il faut en contenir l’impact en mettant en place un protocole de soins. Les traitements classiques sont difficiles à supporter et s’accompagnent d’effets secondaires lourds. Lorsque la situation est maitrisée, les médecins parlent de rémission. Le terme guérison n’apparaît qu’une fois que le patient n’a plus besoin de suivre de traitement et qu’aucune rechute n’est enregistrée.

Parmi les traitements classiques :

  • Les antipsychotiquesil s’agit du traitement référence en matière de lutte contre la schizophrénie. Ils sont prescrits à la suite d’un bilan biologique et clinique. Les plus connus sont la rispéridone (Risperdal), la quétiapine (Seroquel), l’olanzapine (Zyprexa), la ziprasidone (Zeldox), la palipéridone (Invega), l’aripiprazole (Abilify) et la clozapine (Clozaril). Ils limitent l’intensité et la fréquence des crises psychotiques, mais ont des effets indésirables : agitation, constipation, instabilité émotionnelle, trouble de la vision.
  • Les antipsychotiques de seconde génération : ils sont dits de « seconde génération » car leurs effets secondaires sont moins lourds. Les antipsychotiques de seconde génération sont, en général administrés aux patients les plus jeunes qui subissent leurs premières crises de schizophrénie. Parmi ces médicaments, se trouvent le Zyprexa, le Risperdal et le Leponex.

Ces traitements sont dans la plupart des cas accompagnés par un suivi psychiatrique de la personne. Pour être efficaces, les traitements à base d’antipsychotiques doivent être parfaitement suivis. S’ils ne le sont pas, il y a un risque de voir des épisodes de crises se succéder et les hospitalisations devenir plus fréquentes. Les antipsychotiques présentent, malgré tout, leurs lots d’effets secondaires durs à gérer au quotidien, des approches naturelles et complémentaires comme le Cannabidiol (CBD) viennent aujourd’hui bousculer la donne.

CBD et schizophrénie, plusieurs effets du CBD

Le CBD, un neuroprotecteur

Le CBD, à travers le système endocannabinoïde influe, entre autres, sur le niveau de stress et sur l’anxiété d’une personne. Point intéressant, quand on sait que le stress a une influence directe sur la plasticité des synapses. Le CBD, aurait d’après plusieurs études comme celle-ci, des propriétés neuroprotectrices. Le CBD agirait sur le processus inflammatoire en inhibant la production de cytokines et la libération de glutamates, ce qui conduit à une diminution du stress oxydatif. Ainsi, la détérioration des cellules est ralentie et le renouvellement des neurones est favorisé. Grâce à ces fonctions, le CBD améliorerait l’activité métabolique du cerveau, ce qui améliore les performances motrices et cognitives, comme le démontre également cette étude de 2019 sur l’effet des cannabinoïde sur la schizophrénie.

Bien que son efficacité ne soit pas formellement prouvée, le CBD est utilisé par un nombre croissant de patients et fait l’objet de nombreuses études sur d’autres troubles neurologiques comme la sclérose en plaquesAlzheimer, Parkinson, les migraines, etc…

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 CBD et action antipsychotique

Une étude clinique menée en 2012 en Allemagne sur 39 personnes atteintes de schizophrénie, avait pour objectif d’étudier les effets antipsychotiques du CBD afin de les comparer à ceux des antipsychotiques classiques. Les sujets ont été traités soit au CBD, soit à l’amisulpride, un générique généralement prescrit contre la schizophrénie.

Dans les deux cas, une baisse de l’intensité des bouffées délirantes a été enregistrée. Un constat qui laisse supposer que le CBD aurait le même effet que les antipsychotiques classiques, à la seule différence que les effets secondaires observés chez les malades traités au CBD, ont été bien moindres.

CBD et fonctions cognitives

Une étude menée en 2017 par le King’s College de Londres, met en avant les effets du CBD sur les fonctions cognitives. Pour cette étude, 33 personnes atteintes de schizophrénie, 16 d’entre elles ont reçu une dose unique de 600mg de CBD, tandis que 17 personnes ont reçu un placebo. Un troisième groupe témoin, sain, n’a rien reçu.

Après avoir reçu le CBD ou le placebo, un jeu d’apprentissage a été lancé pour tous les groupes. Tous les individus ont été invités à retenir une série de mots. On a ensuite passé tous les cerveaux à l’IRM (Imagerie à Résonnance Magnétique). 

Les individus du groupe ayant reçu un placebo ont démontré une activité cérébrale anormale, en phase avec la schizophrénie diagnostiquée. Les résultats du groupe ayant reçu le CBD en revanche, indiquent une réduction des troubles liés à la mémoire.

De plus amples études doivent être menées sur le sujet afin de démontrer l’intérêt du CBD dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique de la maladie.

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CBD et anandamide

L’action même du CBD est encore assez méconnue et ses possibles effets antipsychotiques restent à être confirmés par de nouvelles études cliniques. Il apparaît toutefois clair que le CBD a un effet sur le taux d’anandamide dans les terminaisons nerveuses cérébrales. Neurotransmetteur, l’anandamide est naturellement présent dans les synapses et à une certaine incidence dans les troubles psychotiques, comme les hallucinations ou les crises d’angoisse.

Un constat avancé par les chercheurs des universités de Californie et de Cologne dans cette étude de 2012, qui ont remarqué que le taux d’anandamide était 6 à 8 fois supérieur dans le liquide cérébral des personnes atteintes de schizophrénie. Selon eux, cette extrême concentration est une réponse de l’organisme aux crises psychotiques.

L’anandamide est considérée comme agoniste partiel des récepteurs endocannabinoïdes CB1 et CB2. Le CBD en agissant sur ces récepteurs permet donc d’en réguler la sécrétion. Le cannabidiol, joue également un rôle inhibant, en bloquant l’action de l’enzyme FAAH (Fatty Acid Amide Hydrolase), qui convertit l’anandamide en éthanolamine. En inhibant la FAAH, le CBD apporte donc une gestion des niveaux d’anandamide dans les synapses.

Quel mode d’administration pour le CBD ?

Le CBD peut être administré de plusieurs manières, la plus courante est l’huile de CBD par voie sublinguale car son action est très rapide (5 à 20 min). Il existe également des capsules ou des solutions liposomales pour plus de biodisponibilité (absorption des composés actifs du CBD par le corps). 

Les e-liquides au CBD permettent également une action rapide du CBD (5 à 15 min).

Pour conclure sur le CBD et la schizophrénie

Maladie psychiatrique lourde, la schizophrénie se déclare principalement à l’adolescence. Elle résulte d’un dysfonctionnement au niveau des synapses. Les symptômes sont assez violents, allant de la mise à l’écart sociale aux bouffées délirantes, ou encore envies suicidaires. La médecine classique permet, grâce aux antipsychotiques, de contenir la maladie et d’en limiter les effets négatifs, même si les effets secondaires du traitement sont assez lourds.

D’après les études citées, le CBD joue un rôle de neuroprotecteur, ce qui semble favoriser la transmission des messages entre les neurones, mais également d’avoir un impact sur le niveau de stress et d’anxiété. Le CBD fonctionne également comme un antipsychotique dans la mesure où il améliore les capacités cognitives, réduit la fréquence des crises et permet enfin de réguler la sécrétion d’anandamide.

Si vous souffrez de schyzophrénie, il est primordial de parler de CBD à votre médecin et d’avoir un avis médical avant toute décision. Si vous voulez tenter l’expérience, gare aux interactions médicamenteuses Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter.

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Article rédigé par la Team Cbdissimo, toujours à l’écoute des dernières avancées sur le cannabis médical et ses applications.

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